vendredi 15 août 2008

Le BMX aux JO - Des risques liés aux sensations fortes

Le docteur Jean Marc Lagarde veille sur cette première sélection tricolore dévoilée il y a quelques semaines par Patrick Cluzaud, le DTN de la fédération française de cyclisme.

«Le BMX regroupe ce qui existe de plus violent en saut, course et vitesse et c'est aussi dans cette nouvelle discipline olympique spectaculaire que nous redoutons les lésions les plus complexes», explique le docteur Lagarde, responsable du suivi médical de la partie piste et BMX au sein de l'équipe de France.

Il nous explique que «sa pratique fait autant appel à la dextérité qu'à la puissance et impose une préparation musculaire multiple». Le premier saut, qui correspond à une chute de 60 degrés de dénivelé, soumet immédiatement le corps à des tensions extrêmes. La violence des réceptions pousse par exemple à bout nos amortisseurs : chevilles, genoux, hanches et colonnes vertébrales. «Nous avons affaire à des champions qui n'ont peur de rien et que rien n'arrête. Il n'est pas simple d'aborder la prévention ou tout simplement d'expliquer les risques à ces passionnés», qu'il qualifie sans hésiter de «casse-cou».

«On est au-delà d'un contre-la-montre ou d'un simple tour de piste. Le décollage des BMX, avec rotations à 360°, secoue clairement le squelette», martèle Jean-Marc Lagarde, qui ne les quitte pas des yeux, pendant les 45 secondes d'épreuve. Ces torsions sont clairement ce qu'il redoute le plus et il nous confie sa satisfaction de voir arriver plus d'équipements en BMX. Les casques et protection du dos sont à présent strictement identiques aux matériels mis au point pour les motards. Au-delà de la simple recherche de plaisir, les mordus de BMX plongent dans un univers exigeant où le temps et la vitesse comptent autant que l'esthétisme des figures.

«La recherche de sensations fortes augmente toujours, les risques avec», conclut-il, en reconnaissant que dans cette discipline, «les médecins ont fort à faire, car cette recherche de plaisir sans limite ne doit pas passer par l'usage de produits illicites». Les autorités chinoises ne feront pas d'exception pour le BMX, et nos espoirs de médailles ne doivent pas s'échapper en fumée ! Anne-Caroline Chausson, Laetitia Le Corguillé, Thomas Allier et Damien Godet, qui défendront le drapeau tricolore à l'épreuve de BMX à Pékin, tiennent aussi à bout de bras l'occasion de faire évoluer l'image associée à la pratique de cette toute jeune discipline désormais olympique.

Source : l'Equipe.fr du 11 juillet